jeudi 21 mai 2009

Mon action sur place…

… Un petit mémo pour ceux qui se demandent quelle est ma mission à Mananjary.

Je travaille pour l’INFP de Madagascar (Institut National de Formations pédagogiques) et ai été placé dans le centre régional de Mananjary. Cette entité met en place toutes les formations en direction des maîtres de l’enseignement public de Madagascar, enseignants en poste ou enseignants stagiaires. C’est un peu l’équivalent de l’IUFM français.

Il y a deux ans, à Madagascar, a été lancé une grande réforme qui concerne l’éducation, un des objectifs principal de cette réforme étant le renforcement de la formation des enseignants et le changement du parcours scolaire des jeune (passer de 5 à 7 année d’étude en primaire et réduire à 2 ans le passage au collège). Jusqu’alors la formation des maîtres était très sommaire notamment en pédagogie et animation/ gestion de groupe. Les maîtres sont très souvent des gens qui ont leur BEPC (niveau 3ème) et qui reçoivent des formations, ponctuellement, au cours de leurs carrières. Autre changement : les cours sont dispensés en français dès la 6ème année au primaire, auparavant c’était seulement à l’entrée au collège.

Au sein du CR.INFP, j’ai plusieurs missions :

- La première est de soutenir la mise en place des formations de ces nouveaux maîtres recrutés pour la 6ème et 7ème année. On dispense une formation de 1 an à la suite de quoi, les stagiaires rentrent dans la fonction publique. Pour cela, j’organise des activités de bain linguistique en français (en pédagogie de projet, pour les experts en pédagogie !), j’organise les cours de français et de didactique liée au français (je travaille ici avec une formatrice en place car le but de ma mission n’est pas de remplacer un formateur local mais bien de faire un transfert de compétence), je met aussi en place des activités annexes, en soirée, afin que les stagiaires, les formateurs… pratiquent le français mais aussi pour créer une dynamique de groupe au sein de la promotion.

- La seconde est l’appui à la coordination pédagogique du centre. C’est un objectif assez large, en fonction du contexte local le volontaire peut mettre en place ce qu’il veut, ce qu’il peut. Pour ma part, j’ai décidé de coordonner des actions en direction des formateurs : mise en place d’espace de mutualisation des compétences entre les formateurs, renforcement des compétences des formateurs en TICE (Technique d’Information et de Communication à usage Educatif), en français et en pédagogie.

- La troisième est de soutenir localement un projet international de formation à distance des maîtres qui est déployé à Madagascar en temps que projet pilote mais qui doit s’étendre à beaucoup de pays du sud. Ce projet est financé par l’AUF (Agence Universitaire Française) et l’OIF. Il vise à mettre en place des lieux informatisés pour former les maîtres. Ces lieux dispenseront des formations certifiées en matière d’informatique. Ce projet est appelé IFADEM, Il sera opérationnel en septembre, ici à Mananjary. Mon action sur ce projet est de repérer les compétences locales pour travailler à ce projet, d’accompagner l’animateur du lieu, d’aider à élaborer le contenu des formations dispensées sur place. En contrepartie, mon centre bénéficiera du lieu lorsque aucune formation n’y sera organisée : je serai en charge de réaliser le suivi et l’animation des séances informatiques pour les stagiaires du CR.INFP et des formateurs.

- Enfin je souhaite créer une dynamique locale en impulsant la mise en place d’un réseau lié à l’éducation au sein de la région de Mananjary. Ce réseau pourrait mettre en place des événements rassembleurs mais aussi servir d’espace d’échange entre les différents acteurs du monde de l’éducation à Mananjary.

Voilà un bref descriptif du contexte lié à ma mission, en espérant que ça éclairera ceux qui se demandaient comment je pouvais bien occuper mon temps sur place !

samedi 9 mai 2009

Là-bas...

Après un trop long séjour (selon moi) dans la capitale malgache, un chargé de suivi de l’AFVP m’a accompagné vers ma destination finale : Mananjary.

Nous avons fait le trajet en plusieurs étapes ce qui m’a permis de revisité des lieux que je connaissais (Antsirabe, fianarantsoa, manakara) et d’autres que jamais seulement travers sans m’y être arrêté (Ambositra et d’autres dont je ne connais pas l’orthographe exacte). J’ai aussi rencontré d’autres volontaires plus ou moins à proximité de moi (comptez 4 heures de route pour le volontaire le plus proche !).

Petit résumé du contexte avant de vous expliquer mon arrivée sur Mananjary. Nous sommes arrivés trois jours seulement après le passage du cyclone Jade (coïncidence ou pas certains d’entre vous connaissent mon affection pour ce nom, avant même que notre Johnny national l’utilise pour prénommer sa fille). Les dégâts cycloniques ont été nombreux làbas et après un cyclone on observe un autre phénomène climatologique : la dépression cyclonique. Traduisez ça par beaucoup de vent, beaucoup de pluie.

Ma première rencontre avec ce qui va être ma ville pendant au moins un an a été quelque peu biaisé et de manière imagée je peux dire qu’un épaisse couche de brume nous a empêché de communiquer convenablement (déjà qu’on ne parlais pas la même langue !). Non seulement le paysage ne m’offrait pas son plus beau visage mais en plus il y avait quelques petits soucis liés à ma mission et mon installation sur place. Les locaux qui nous servaient de salles de classes ont mal encaissé le passage de Jade (une photo est plus parlante, voyez les dégâts !).











Et il y a peu de maison en dur pour m’installer dans la ville car peu de vahaza présents sur Mananjary (je vous passe l’histoire de la maison proposée au départ qui était en fait une arnaque de touriste !).

Bref, difficile de se projeter vraiment sur place !

Heureusement, j’ai été accueillie et hébergé par une autre volontaire déjà installée, Directrice de l’Alliance Française locale.

Puis le vrai visage de Mananjary est enfin apparu. Je découvre une ville très chaleureuse, bordée par la mer d’une part, et du canal des pangalanes de l’autre. Une nature magnifique (cocotiers, rizières, bananier et cultures maraîchères se mêlent) et un ciel étoilé la nuit de toute beauté. En effet, ici nous avons tout au plus trois éclairages publics en centre ville et peu d’éclairage de boutique : le clan du néon serait au chômage technique ! A faire envier tous les adhérents des associations d’astronomie de Montpellier !

Et puis, il y a le soleil !! C’est l’hiver ici et les gens se baladent en gros pulls dans les rues en soirée mais je peux vous dire que le froid est plus que supportable. Et la chaleur de la journée parfois insurmontable surtout quand on doit travailler et que votre corps vous supplie pour une sieste !!


Pour illustrer mes propos, voici quelques, photos plus parlantes que des discours :